Le rejet de la candidature de Maurice Kamto par Elecam pour l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 a déclenché une vague de réactions à travers le pays. Sur les réseaux sociaux, dans les médias et parmi les acteurs politiques, les commentaires affluent, oscillant entre colère, espoir, consternation et appels au calme.
Maurice Kamto, ancien président du MRC, avait été investi par le MANIDEM, un parti pourtant déjà représenté par un autre candidat, Dieudonné Yebga. Ce chevauchement semble avoir été déterminant dans la décision d’Elecam, bien que l’institution électorale ne se soit pas expliquée publiquement sur les motifs exacts du rejet.
Une onde de choc dans l’opinion publique
Parmi les premières voix à s’élever, Me Alice Nkom, avocate et militante des droits humains, a publié une déclaration poignante :
« Ils ont été jusqu’au bout de leur logique. Celle de l’exclusion, du verrouillage, du mépris du peuple… Mais nous, on ne cède pas. On ne fléchit pas. On ne lâche rien… Ce combat ne fait que commencer. »
Jean-Claude Mbede Lastardedieu, quant à lui, parle d’un « scénario anticipé », laissant entendre que Kamto aurait prévu une riposte stratégique :
« Même s’il était investi par le SDF, ils allaient rejeter. Attendez le plan B. »
De son côté, Me Sikati dénonce un « déni de justice », soulignant que le Conseil électoral n’a pas statué sur le conflit d’investiture entre Kamto et Yebga, laissant les deux candidatures dans le flou.
Analyse politique et appels à la vigilance
Dans un registre analytique, Philippe Nanga, intervenant sur Canal 2, s’interroge sur la transparence du processus :
« La liste avait fuité avant sa publication officielle. Ce rejet interroge aussi sur la cohérence juridique d’un organe supposé impartial. »
Aristide Mono, intellectuel proche de la société civile, met en garde contre toute réaction impulsive :
« Ne surtout pas céder à cette provocation, qui cache un objectif malsain bien pensé. »
Père Ludovic Lado SJ, activiste engagé, a déploré quant à lui l’exclusion d’un poids lourd de l’opposition, estimant que le Conseil constitutionnel est désormais le dernier espoir pour restaurer la crédibilité du processus.
🇨🇲 Un climat politique sous tension
Les sympathisants de Kamto, à l’image de Junior Rengou, restent confiants en la possibilité d’un recours fructueux :
« Pas de panique ! Le Conseil Constitutionnel validera sa candidature. »
Mais d’autres, comme Georges Syriac Sabey, appellent Kamto à un geste stratégique, voire historique :
« S’il n’est pas réintégré, qu’il soutienne un autre candidat. Sa voix peut corriger l’erreur de 2020. »
Dans un ton plus acerbe, Boris Bertolt et Elvadas Kengne évoquent une manœuvre pour affaiblir l’opposition, parlant de « fiction devenue réalité » et appelant à une « coalition d’action immédiate ».
Et maintenant ?
Maurice Kamto n’a pas encore réagi officiellement. Son entourage a toutefois indiqué qu’un recours sera déposé dans les délais légaux auprès du Conseil constitutionnel. La procédure pourrait déterminer si Kamto pourra réintégrer la course, ou s’il devra, comme en 2020, se contenter de dénoncer un système verrouillé.
Avec ce rejet, Elecam valide 13 candidatures sur 83 dossiers déposés, parmi lesquelles celles de Paul Biya (RDPC), Cabral Libii (PCRN), Joshua Osih (SDF), Serge Espoir Matomba (PURs), Akere Muna (Univers), et Issa Tchiroma Bakary (FSNC).