Yaoundé, 4 juillet 2025 – Rédaction VP237
Alors que le Cameroun se prépare pour une élection présidentielle incertaine en octobre prochain, un événement inédit agite les rangs du parti au pouvoir : Léon Theiller Onana, élu municipal et militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), a annoncé sa volonté de se présenter à la place de Paul Biya, président sortant et leader historique du parti.
Une candidature contre le « statu quo »
Lors d’une dĂ©claration publique le jeudi 2 juillet, LĂ©on Theiller Onana a affirmĂ© qu’il entend porter les couleurs du RDPC, dĂ©nonçant l’illĂ©gitimitĂ© et l’incapacitĂ© du prĂ©sident Paul Biya, 93 ans, Ă briguer un nouveau mandat.
« Le président national n’a ni la légitimité ni la capacité de solliciter un huitième mandat », affirme-t-il.
L’intéressé fonde sa contestation sur le non-respect des statuts du parti et l’absence de congrès depuis 2011. Selon lui, cela rend caduque l’autorité des instances actuelles du RDPC, y compris le comité central.
Un recours en justice contre le RDPC
La démarche de Léon Theiller ne s’arrête pas aux déclarations politiques. Il a saisi la justice administrative pour dénoncer les irrégularités internes du parti. Il a également entamé une nouvelle procédure pour contester les dernières décisions du bureau politique, qu’il juge illégales sans renouvellement statutaire.
« Le RDPC n’a plus ni président ni comité central. Ce sont des structures figées, illégitimes », martèle-t-il.
Une fronde qui fait sourire au sommet
Du côté des cadres du parti, la réaction est mitigée, oscillant entre indifférence et moquerie. Benoît Ndong Soumhet, ministre chargé de mission à la présidence et membre du comité central du RDPC, a réagi avec ironie :
« Vous voulez savoir comment on perçoit ça ? On en rigole. L’article 27 alinéa 3 des statuts du RDPC stipule clairement que le président national est le candidat du parti. »
La voix d’une nouvelle génération
Léon Theiller Onana se dit néanmoins porté par la base militante, qu’il estime fatiguée du silence des institutions et des manipulations internes. Il accuse ouvertement les barons du système de tirer les ficelles dans l’ombre, et lance un appel à la jeunesse.
« La jeune génération à laquelle j’appartiens ne laissera plus passer un certain nombre de bévues. »
Et maintenant ?
Même s’il ne précise pas encore comment il compte imposer sa candidature en l’absence de congrès ou de primaire, cette fronde interne est inédite dans l’histoire du RDPC, parti réputé pour sa discipline de fer. Elle illustre un malaise croissant, au sein même de la majorité, à quelques jours de la convocation du corps électoral.
VP237 continuera de suivre l’évolution de cette contestation interne, qui pourrait ouvrir une brèche dans la façade d’unité du RDPC.