Yaoundé, Cameroun – 7 août 2025
Alors que la tension monte à l’approche de la présidentielle du 12 octobre 2025, des manœuvres politiques de coulisses se poursuivent. Selon des informations révélées par Jeune Afrique, Henri Eyebe Ayissi, ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, a rencontré, en qualité d’émissaire du président Paul Biya, l’ancien ministre et président de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), Bello Bouba Maïgari.
La rencontre aurait eu lieu le 1er août dernier, soit quelques jours avant la publication officielle de la liste définitive des 12 candidats retenus par le Conseil constitutionnel.
Une mission discrète, mais stratégique
D’après Jeune Afrique, Henri Eyebe Ayissi, réputé proche du chef de l’État et souvent chargé de « dossiers sensibles », aurait été mandaté pour convaincre Bello Bouba Maïgari d’adopter un ton modéré pendant la campagne électorale.
« Henri Eyebe Ayissi aurait tenté de convaincre le candidat de l’UNDP de lisser son discours et de s’abstenir de propos trop virulents à l’égard du chef de l’État sortant », rapporte le média panafricain.
Cette démarche s’inscrirait dans une volonté d’apaisement, alors que plusieurs figures de l’opposition ont récemment intensifié leurs critiques contre le régime en place, dans un climat politique tendu, marqué notamment par l’invalidation de la candidature de Maurice Kamto.
Bello Bouba, un allié stratégique et prudent
Président de l’UNDP depuis plus de deux décennies, Bello Bouba Maïgari est un acteur central du paysage politique camerounais. Membre de la majorité présidentielle pendant de longues années, il s’est progressivement repositionné depuis la fin de son mandat ministériel en 2019.
Sa participation à la présidentielle de 2025 est perçue comme un retour sur le devant de la scène, mais également comme une source d’inquiétude pour le pouvoir, en raison de sa capacité à mobiliser dans certaines régions stratégiques, notamment dans le Nord.
Un contexte électoral sous haute tension
Cette rencontre intervient dans un climat marqué par la polarisation de la scène politique. Le président Paul Biya, âgé de 92 ans, a été investi candidat par le RDPC pour briguer un huitième mandat consécutif. L’annonce a suscité de nombreuses réactions, au sein de la classe politique comme dans la société civile.
Parallèlement, 12 candidats ont été officiellement retenus par le Conseil constitutionnel. Plusieurs voix de l’opposition, dont celles de Kamto, Nyemeck, Ndam Njoya ou encore Akere Muna, dénoncent une élection verrouillée et réclament davantage de transparence et d’équité dans le processus.
Rédaction VP237