Le nom de Maurice Kamto ne figure pas parmi les 13 candidats retenus par Elections Cameroon (Elecam) pour la présidentielle du 12 octobre 2025. Une exclusion qui suscite déjà de vives réactions au sein de l’opposition et de la société civile, alors que la liste officielle des candidatures validées a été rendue publique ce samedi.
Maurice Kamto, ancien président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), avait pourtant été investi par le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM), un parti dirigé par Anicet Nkane. Cependant, Elecam a validé la candidature d’un autre homme politique présenté par ce même parti : Dieudonné Yebga.
Une candidature contestée dès le départ
L’opinion s’interrogeait déjà sur la régularité de la double candidature au sein du MANIDEM. Si Maurice Kamto comptait sur l’appui de la base populaire et de nombreuses figures de l’opposition, sa démarche n’a visiblement pas suffi à convaincre l’organe électoral. À cette heure, Elecam n’a fourni aucun détail sur les motifs spécifiques du rejet de chaque dossier.
« C’est une déception, mais pas une surprise », confie un analyste politique proche de l’opposition. « En se présentant via le MANIDEM alors que ce parti avait déjà un autre dossier en cours, Kamto prenait un risque juridique. Mais au-delà de la forme, c’est un signal politique qui interpelle. »
Une procédure de recours encore possible
Selon la législation électorale camerounaise, les candidats dont les dossiers ont été rejetés peuvent introduire un recours devant le Conseil constitutionnel dans un délai de 72 heures. Maurice Kamto pourrait donc encore espérer réintégrer la course présidentielle si le Conseil se prononce en sa faveur.
En attendant, les partisans de l’ancien candidat malheureux de 2018 expriment leur frustration sur les réseaux sociaux. Pour eux, cette éviction prématurée est une manœuvre pour écarter une figure politique redoutée du pouvoir.
Un scrutin sous haute tension
L’élection présidentielle de 2025 s’annonce déjà tendue. Avec 13 candidatures validées, dont celles de figures connues comme Cabral Libii (PCRN) et Garga Haman Adji (ADD), la compétition s’annonce plurielle, mais l’absence d’un poids lourd comme Kamto modifie sensiblement la dynamique du scrutin.
Des voix appellent à plus de transparence dans le processus électoral. « Le rejet de certaines candidatures sans explication approfondie mine la crédibilité d’Elecam », commente un juriste.
Et maintenant ?
Maurice Kamto reste silencieux pour l’instant. Ses proches indiquent qu’il envisage de saisir toutes les voies de droit pour contester cette décision. Dans un pays où les élections ont souvent été entachées de controverses, cette affaire pourrait rallumer les tensions dans certaines régions du pays, notamment dans les zones urbaines où Kamto conserve une forte base électorale.
La prochaine étape cruciale est attendue du côté du Conseil constitutionnel, qui devra statuer sur les éventuels recours. Le calendrier électoral s’accélère, et le Cameroun retient son souffle.
