Foumban, 2 août 2025, à moins de trois mois de la présidentielle du 12 octobre, plusieurs figures de l’opposition camerounaise ont répondu à l’invitation de Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya pour une concertation politique stratégique dans la ville historique de Foumban, située dans la région de l’Ouest.
Parmi les participants à cette réunion figurent notamment Serge Espoir Matomba (PURS), Akere Muna (avocat et ancien candidat), Célestin Bedzigui (président du PAL), le professeur Prosper Nkou Mvondo, et Jacques Bouhga-Hagbe. Tous ont exprimé leur volonté de dépasser les clivages partisans pour envisager une candidature unifiée ou, à défaut, une stratégie d’alliance électorale capable de contrer le président sortant Paul Biya, récemment investi par le RDPC.
“Il ne s’agit pas seulement d’une concertation d’appareils politiques, mais d’un appel à la conscience nationale pour redonner un cap démocratique à notre pays”, a déclaré Serge Espoir Matomba.
Un front commun en gestation
La rencontre a débouché sur une déclaration politique ferme dans laquelle les participants dénoncent la longévité du régime actuel, évoquant « 43 ans d’oppression systémique, de marginalisation économique et d’étouffement des libertés démocratiques ». Pour ces leaders, la présidentielle d’octobre 2025 n’est pas une simple élection de routine, mais “un tournant historique” pour la survie de la Nation camerounaise.
Ils affirment leur « détermination inébranlable » à se dresser contre ce qu’ils qualifient de menace existentielle pour la République, et appellent à une mobilisation populaire et citoyenne autour des valeurs de transparence, de justice et d’alternance démocratique.
Un défi de coordination pour l’opposition
Malgré la diversité des parcours, des programmes et des sensibilités idéologiques, cette réunion marque une avancée symbolique vers l’unité de l’opposition camerounaise. Toutefois, plusieurs observateurs soulignent le défi logistique et stratégique que représente la coordination d’un front commun.
L’absence de certaines figures majeures de l’opposition comme Maurice Kamto du MRC pourrait également poser la question de la représentativité globale de cette dynamique. Mais selon les organisateurs, d’autres rencontres sont prévues dans les semaines à venir, et des discussions sont déjà engagées pour élargir le cadre de la concertation.
“Nous n’avons plus le luxe de l’éparpillement. L’histoire nous observe, et le peuple nous attend”, a conclu un participant sous anonymat.