Le climat politique au Cameroun continue de se tendre à mesure que la date de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 approche. Alors que le Conseil électoral d’Elecam a invalidé la candidature de Maurice Kamto, investi par le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM), les réactions s’enchaînent. Du côté du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), les leaders haussent le ton.
Joseph Emmanuel Ateba : « La peur d’affronter Kamto rend ce régime fou »
Dans une déclaration percutante, Joseph Emmanuel Ateba, secrétaire national à la communication du MRC, s’est insurgé contre ce qu’il considère comme une stratégie délibérée pour écarter Maurice Kamto de la course présidentielle.
« Quand la peur d’affronter Maurice Kamto à une élection rend un régime mafieux et ses alliés fous », a-t-il écrit sur ses plateformes sociales.
Le cadre du MRC dénonce un climat d’injustice électorale et pointe du doigt les institutions qu’il juge « inféodées au pouvoir en place ». Pour lui, l’invalidation de Kamto est « un aveu de faiblesse » de la part d’un système en perte de légitimité.
« Kamto, principal opposant au régime de Yaoundé »
Joseph Emmanuel Ateba estime que Maurice Kamto reste aujourd’hui le seul véritable opposant politique au régime en place :
« On n’est pas opposant par décret, on l’est par les actes. Ce n’est donc pas par hasard que Maurice Kamto est considéré par tous comme le principal opposant au régime dictatorial et usurpateur de Yaoundé », affirme-t-il.
Ce positionnement marque une volonté claire du MRC de défendre jusqu’au bout son leader historique, malgré l’interdiction qui pèse désormais sur sa candidature à titre personnel.
Une candidature soutenue par le MANIDEM, mais écartée
Rappelons que Maurice Kamto a été investi par le MANIDEM, parti d’opposition reconnu pour ses positions panafricanistes. Sa candidature avait pourtant été saluée comme un signal d’union des forces progressistes. Toutefois, le Conseil électoral d’Elecam a rejeté son dossier, invoquant des irrégularités jugées contestables par plusieurs observateurs.
Le MANIDEM a immédiatement déposé un recours auprès du Conseil constitutionnel, qui doit statuer dans les prochains jours. Le parti dénonce une « exclusion politique injustifiée ».
Le MRC solidaire du MANIDEM
Dans un autre registre, Mamadou Mota, premier vice-président du MRC, a également pris position en réaffirmant que le MRC soutiendra toute action du MANIDEM pour rétablir la candidature de Kamto.
« No Kamto, no vote, c’est un appel à l’action. Le MRC est résolu à soutenir le candidat du MANIDEM », a-t-il déclaré.
Le mot d’ordre « No Kamto, No Vote » se propage désormais sur les réseaux sociaux, mobilisant une partie importante de la jeunesse et des militants opposés au pouvoir actuel.
Une élection déjà sous tension
Sur les 82 dossiers de candidature reçus par Elecam, seuls 13 ont été retenus dans la liste provisoire publiée ce 30 juillet. 35 recours ont été adressés au Conseil constitutionnel. L’exclusion de figures majeures comme Kamto alimente des soupçons de verrouillage électoral et risque de fragiliser davantage la confiance dans le processus démocratique.
Un enjeu de légitimité
Au-delà de la procédure juridique en cours, l’enjeu est clairement politique. Le MRC et ses alliés considèrent que l’élimination de Maurice Kamto vise à offrir un boulevard au candidat du pouvoir. Une telle posture pourrait créer les conditions d’un boycott massif ou d’une contestation post-électorale.
VP237 continue de suivre l’évolution du dossier Kamto et les décisions à venir du Conseil constitutionnel dans ce climat électoral déjà explosif.