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Présidentielle 2025 : la candidature de Maurice Kamto « fait peur » au régime, selon Me Claude Assira

La Commission électorale nationale autonome (ELECAM) a publié le 26 juillet dernier la liste officielle des candidats retenus pour l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Parmi les absents notables figure Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), dont le dossier de candidature a été rejeté. Une décision qui suscite des vagues d’indignation, notamment dans les rangs de l’opposition.

Rejet pour “pluralité de candidatures”

Selon le communiqué publié par ELECAM, le rejet de la candidature de Maurice Kamto serait lié à une « pluralité de candidatures », une irrégularité selon l’organe en charge du processus électoral. Pourtant, l’ancien ministre délégué à la Justice avait été officiellement investi par le MANIDEM (Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie), après l’annonce de sa rupture stratégique avec le MRC en mai dernier.

Sur les 83 dossiers de candidature reçus, 13 seulement ont été validés, dont ceux de l’actuel président Paul Biya, de Cabral Libii, de Joshua Osih, ainsi que de plusieurs candidats indépendants et leaders de formations mineures.

« Une élimination politique programmée » selon Me Claude Assira

Pour Me Claude Assira, avocat au barreau de Yaoundé et défenseur des droits de l’Homme, cette décision ne relève pas uniquement d’un détail administratif. « On peut dire sans risque de se tromper que Maurice Kamto fait peur au régime. Ce rejet s’inscrit dans une logique de verrouillage politique anticipé, » affirme-t-il dans une interview exclusive accordée à la presse ce 30 juillet.

L’avocat évoque une stratégie récurrente : « La décision d’Elecam du 26 juillet apparaît évidemment comme la consécration de la volonté d’éliminer un adversaire dont on redoute l’ascension. Aucune concession ne lui a jamais été faite depuis 2018 », rappelle-t-il.

Un recours devant le Conseil constitutionnel en attente

Le professeur de droit public a rapidement saisi le Conseil constitutionnel pour contester la décision d’Elecam, dans le cadre du contentieux préélectoral. Le recours devrait être examiné dans les tout prochains jours. Selon Me Assira, « si les choses sont faites avec justesse et dans un esprit de justice, le dossier Kamto devrait être réintégré« .

Pour rappel, Maurice Kamto est arrivé deuxième à l’élection présidentielle de 2018 avec 14,23% des voix selon les chiffres officiels, mais avait rejeté les résultats, affirmant être le véritable vainqueur. Son influence sur l’électorat urbain et jeune reste significative, en particulier dans les régions du Centre, du Littoral et de l’Ouest.

Un climat électoral tendu à trois mois du scrutin

Le rejet de la candidature de Kamto intervient dans un climat politique déjà chargé. La société civile dénonce un processus électoral biaisé, tandis que le parti au pouvoir, le RDPC, affirme suivre « la légalité républicaine ». Plusieurs organisations nationales et internationales appellent à la transparence et à la neutralité dans la gestion du processus électoral.

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