Yaoundé, 1er juillet 2025 – Rédaction VP237
L’ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Issa Tchiroma Bakary, désormais candidat déclaré à la présidentielle d’octobre 2025, ne mâche plus ses mots. Après avoir annoncé son départ du gouvernement le 25 juin dernier, le président du FSNC (Front pour le salut national du Cameroun) multiplie les sorties médiatiques pour justifier sa rupture avec le pouvoir qu’il a longtemps soutenu.
« Ce n’est plus lui qui gouverne »
Dans une récente interview accordée à Brut, Issa Tchiroma dresse un portrait sévère de la gouvernance actuelle au sommet de l’État. Pour lui, Paul Biya, affaibli par l’âge, n’exerce plus réellement le pouvoir.
« Aujourd’hui, malheureusement, le président de la République est atteint par l’âge. Il n’a plus le pouvoir physique avec ses contraintes, ses exigences. Il n’a plus la force pour exercer. Donc lui au pouvoir aujourd’hui, ce n’est pas lui qui gouverne », a-t-il affirmé.
Une gouvernance déconnectée ?
Au-delà de l’état physique du chef de l’État, Issa Tchiroma met en cause un profond fossé entre le président et son entourage gouvernemental, dénonçant une absence de dialogue et d’orientation claire.
« Nous qui étions ses collaborateurs, on s’interroge. Le chef de l’État nous donne l’impression d’être autiste », déclare-t-il, soulignant l’isolement présidentiel et l’absence de réponses aux préoccupations de ses ministres.
Une campagne d’explication offensive
Depuis sa démission, Issa Tchiroma enchaîne les interventions pour clarifier sa position et tracer les contours de sa candidature à la présidentielle. En rompant avec la majorité présidentielle, il entend proposer une alternative politique portée par une vision de rupture, après des années de fidélité au régime.
Cette évolution marque un virage majeur dans le paysage politique camerounais : Tchiroma, longtemps porte-parole du pouvoir, devient son principal critique.
Le FSNC dans la course
Le Front pour le salut national du Cameroun, qu’il dirige, entend désormais se positionner en acteur clé de la présidentielle de 2025, avec pour ambition de représenter une troisième voie, face au RDPC et à l’opposition incarnée par Maurice Kamto.
Alors que le Nord, sa base politique, est de plus en plus convoitĂ© par d’autres figures comme Bello Bouba MaĂŻgari ou Jean Michel Nintcheu, la candidature de Tchiroma pourrait bien reconfigurer les Ă©quilibres Ă©lectoraux dans le septentrion.
À suivre sur VP237 : Les prochaines sorties de campagne de Tchiroma, ses propositions phares, et l’impact de sa candidature sur les dynamiques régionales et nationales.