Yaoundé, 21 août 2025 – Le politologue et enseignant Jean Crépin Nyamsi exhorte les candidats de l’opposition camerounaise à s’unir pour affronter le scrutin présidentiel du 12 octobre prochain. Dans une tribune largement relayée sur les réseaux sociaux, il compare la situation du Cameroun à celle de la Côte d’Ivoire, où plusieurs partis d’opposition ont décidé de présenter une candidature commune.
Le modèle ivoirien comme exemple
Pour le Dr Nyamsi, l’expérience ivoirienne constitue une leçon pour l’opposition camerounaise. « Deux grands partis politiques avec deux leaders aux CV impressionnants ont décidé de faire la coalition pour renverser le RHDP, la majorité présidentielle. Au Cameroun, les candidats n’ont pas ces atouts et pourtant ils préfèrent jouer les Rambos », écrit-il.
Selon lui, aucun candidat déclaré ne dispose des moyens financiers, logistiques et humains nécessaires pour couvrir l’ensemble des bureaux de vote. « Chacun est persuadé qu’il remportera l’élection, mais la réalité est qu’aucun parti isolé n’a la capacité de battre une machine installée depuis plus de 43 ans », insiste-t-il.
« Pas des hommes forts, mais des hommes solidaires »
Le politologue souligne que le véritable enjeu de l’élection n’est pas de chercher un « homme providentiel », mais de bâtir une dynamique collective. « Cette élection présidentielle n’a pas besoin des hommes forts. Elle a besoin des hommes politiques solidaires qui pensent à l’intérêt général », déclare-t-il.
Nyamsi va plus loin dans sa critique en opposant les leaders ivoiriens qu’il considère comme « des hommes d’État » aux figures de l’opposition camerounaise qu’il qualifie d’« aventuriers politiques ».
Un appel répété à l’unité
Ce n’est pas la première fois que Dr Nyamsi invite les opposants à privilégier l’union. Il rappelle avec insistance que seule une coalition peut constituer une alternative crédible au régime actuel : « Je répète et j’insiste, il n’y a que la coalition pour aider le Cameroun. »
Pour l’instant, les tentatives de rapprochement entre certains candidats, notamment l’ancien bâtonnier Akere Muna, n’ont pas encore abouti. À moins de deux mois du scrutin, le paysage politique camerounais reste marqué par la dispersion des forces d’opposition, une situation que Nyamsi considère comme une faiblesse majeure face au Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), au pouvoir depuis plusieurs décennies.