Alors que la liste provisoire des candidats à la présidentielle camerounaise du 12 octobre 2025 a été rendue publique, le vice-président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Mamadou Mota, a annoncé ce mercredi une position politique inattendue : son parti est prêt à soutenir le candidat du MANIDEM.
« No Kamto, no vote » est un appel à l’action… un appel à créer un avenir meilleur. Le MRC est résolu à soutenir le candidat du MANIDEM », a écrit Mamadou Mota sur les réseaux sociaux.
Cette déclaration intervient dans un contexte tendu, marqué par l’invalidation de la candidature de Maurice Kamto, leader du MRC, par Elections Cameroon (ELECAM), l’organe en charge du processus électoral.
Une présidentielle sous haute tension
La publication de la liste provisoire des candidats a créé une onde de choc dans le paysage politique camerounais. Selon les données officielles d’ELECAM, 82 dossiers de candidatures ont été reçus pour cette élection cruciale. Après examen, seulement 13 candidatures ont été retenues de manière provisoire.
Les motifs de rejet sont multiples : documents incomplets, irrégularités administratives ou encore cas d’inéligibilité.
Parmi les cas les plus médiatisés, celui de Hervé Emmanuel Nkom, figure politique bien connue, a été déclaré inéligible par le Conseil constitutionnel en raison de sa double nationalité.
35 recours déposés auprès du Conseil constitutionnel
Face à ces rejets, plusieurs candidats recalés ont décidé de saisir la justice. Le Conseil constitutionnel a enregistré 35 recours contestant les décisions de rejet de candidatures. Il devra statuer dans les jours à venir afin de valider la liste définitive des prétendants à la magistrature suprême.
La phase préélectorale s’annonce donc houleuse, avec une pression croissante sur ELECAM et les institutions judiciaires chargées d’arbitrer ces contentieux.
Une recomposition des alliances politiques en cours ?
Le soutien du MRC au MANIDEM, un parti historiquement positionné à gauche de l’échiquier politique, pourrait annoncer une reconfiguration stratégique des forces d’opposition.
Le mot d’ordre « No Kamto, No Vote », popularisé sur les réseaux sociaux, est devenu un slogan de ralliement pour une partie de l’opposition et de la jeunesse urbaine, dénonçant ce qu’ils considèrent comme un processus électoral biaisé.
Une participation électorale incertaine
La possibilité d’un boycott partiel ou total du scrutin par certains partis d’opposition reste à surveiller. Si la candidature de Maurice Kamto reste invalidée malgré les recours, le MRC pourrait se retrouver dans une impasse stratégique, à moins que l’option MANIDEM devienne réellement viable sur le plan électoral.
Conclusion
Alors que la présidentielle approche à grands pas, les dynamiques politiques au Cameroun semblent en pleine mutation. Entre exclusions, recours, et repositionnements inattendus, le scrutin du 12 octobre 2025 s’annonce déterminant pour l’avenir démocratique du pays.
