Yaoundé, 1er juillet 2025 – Rédaction VP237
Alors que le climat politique camerounais se tend Ă l’approche de la prĂ©sidentielle d’octobre, le prĂ©sident Paul Biya a fait une dĂ©claration remarquĂ©e sur ses rĂ©seaux sociaux. « En politique, rien n’est jamais dĂ©finitivement acquis. Il est nĂ©cessaire de s’adapter constamment Ă de nouvelles situations », a-t-il affirmĂ©, dans un message aussi Ă©nigmatique qu’inattendu.
Une prise de parole qui intervient dans un contexte de démissions ministérielles, de reconfigurations d’alliances, et de montée en puissance des opposants déclarés, dont Maurice Kamto, Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari.
Un président qui reconnaît l’instabilité politique ?
Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis 1982, est souvent perçu comme le symbole de la longévité politique en Afrique centrale. Sa déclaration tranche avec l’image de stabilité que son régime cherche à incarner depuis quatre décennies.
« En politique, rien n’est jamais définitivement acquis… »
Ce propos marque peut-être une prise de conscience des fragilités actuelles : la pression populaire croissante, les appels à sa retraite et les défections d’anciens alliés de poids.
DĂ©missions en cascade et fronde interne
Cette sortie intervient seulement quelques jours après la démission fracassante d’Issa Tchiroma Bakary, ex-ministre de l’Emploi, et de la décision de l’UNDP de rompre son alliance historique avec le RDPC. Des événements qui fragilisent la majorité présidentielle et mettent à mal la cohésion autour du président sortant.
En interne, plusieurs voix du RDPC appellent désormais à un passage de témoin, estimant que le temps est venu pour une nouvelle génération de leaders.
Une allusion Ă son avenir politique ?
Si Paul Biya n’a pas encore officiellement annoncé s’il sera ou non candidat à sa propre succession, cette phrase pourrait être lue comme une ouverture à l’incertitude — voire une mise en condition de l’opinion nationale et internationale à une potentielle sortie de scène.
Mais pour d’autres analystes, cette dĂ©claration serait plutĂ´t un rappel stratĂ©gique de sa rĂ©silience, et un avertissement Ă ceux qui pensent que le rĂ©gime est affaibli.
À quatre mois d’un scrutin incertain
Jamais une présidentielle n’a semblé aussi ouverte depuis le retour au multipartisme. Entre candidatures multiples dans le Nord, campagne active de Kamto, tensions internes au RDPC et désaffection de la jeunesse, la scène politique camerounaise se redessine rapidement.
Paul Biya, en une phrase, rappelle sa capacité à naviguer les tempêtes politiques, mais son avenir immédiat reste en suspens.
