Le 1er janvier 1960 marque une date charnière dans l’histoire du Cameroun. Après des décennies de domination coloniale, d’abord allemande, puis française et britannique, le pays accède enfin à la souveraineté. Ce moment historique est le fruit d’une longue lutte politique et sociale menée par des figures emblématiques et des mouvements nationalistes, dont l’Union des Populations du Cameroun (UPC).
Un long chemin vers l’indépendance
L’histoire coloniale du Cameroun est complexe. Sous domination allemande à partir de 1884, le territoire passe sous mandat de la Société des Nations après la Première Guerre mondiale, partagé entre la France et la Grande-Bretagne. Le Cameroun français devient un territoire sous tutelle de l’ONU après la Seconde Guerre mondiale, tandis que le Cameroun britannique est divisé en deux zones administratives, rattachées au Nigéria.
Dès les années 1940, les revendications indépendantistes se font entendre. L’UPC, fondée en 1948 par Ruben Um Nyobé, est en première ligne pour exiger une indépendance immédiate et une réunification du pays. Mais la colonisation française répond par la répression, plongeant le pays dans une période de tensions et de conflits.
Le 1er janvier 1960 : la naissance d’une nation
Après des années de négociations et de luttes, la France accorde enfin l’indépendance au Cameroun sous la direction d’Ahmadou Ahidjo, qui devient le premier président de la République du Cameroun. Ce jour-là, l’émotion est à son comble. À Yaoundé, capitale politique, les festivités battent leur plein, tandis qu’à Douala, cœur économique, une atmosphère d’euphorie mais aussi de prudence règne parmi la population.
Ahidjo, conscient des défis qui l’attendent, met en avant un projet de développement axé sur l’unité nationale, l’industrialisation et la consolidation des institutions. Cependant, l’ombre du conflit avec les militants de l’UPC plane toujours, et la construction de l’État camerounais sera marquée par une gestion autoritaire.
Un héritage toujours d’actualité
Plus de six décennies après cette indépendance, le Cameroun continue de faire face à des enjeux liés à son passé colonial : la question de l’unité nationale, les tensions entre anglophones et francophones, et le poids des premières décennies d’indépendance sur le paysage politique actuel.
Le 1er janvier 1960 reste une date clé, non seulement pour l’histoire du Cameroun, mais aussi pour toute l’Afrique en quête d’émancipation. Ce jour-là, le Cameroun devenait un modèle pour d’autres nations du continent qui allaient suivre la même voie vers la liberté et l’autodétermination.
