Le 8 juin 2025, à Bafoussam, les professionnels des médias de l’Ouest camerounais se sont réunis dans le cadre de l’acte 2 du projet Transmission, initié par le cabinet KTDRAL en partenariat avec Canal+ University. Cette rencontre visait à renforcer leurs compétences face à la montée fulgurante de la désinformation, amplifiée par l’usage de l’intelligence artificielle à l’approche de la présidentielle d’octobre 2025 facebook.com+2stopintox.cm+2facebook.com+2.
Depuis mai dernier, un enregistrement audio de 5 minutes et 32 secondes circule largement sur les réseaux sociaux. Présenté comme une émission de RFI, ce faux débat entre un expert et une chroniqueuse abordait la question de la recevabilité de la candidature de Maurice Kamto. L’authenticité du décorum sonore a induit en erreur de nombreux auditeurs. Néanmoins, Mathias Mouendé Ngamo, journaliste et membre de Stopintox Cameroun, a confirmé l’artificialité de ce contenu : « l’émission intitulée Présidentielle 2025 : la possible candidature de Maurice Kamto n’est pas une production de RFI », affirmant qu’il s’agissait d’un faux analysé avec des outils spécialisés .
Cette diffusion mensongère illustre parfaitement l’intensification du climat de désinformation en période électorale, où les fake news et deepfakes générés par IA visent à manipuler l’opinion publique. Lors de l’atelier à l’hôtel Mako Palace, Mouendé Ngamo a tiré la sonnette d’alarme : « En période électorale, le terrain est fertile pour la désinformation. L’IA amplifie les risques en rendant les faux contenus plus crédibles que jamais » .
Les journalistes ont bénéficié de formations pratiques sur les outils de fact-checking et les protocoles de vérification adaptés au contexte camerounais. Ils ont également été sensibilisés aux bonnes pratiques à adopter pour détecter et contrer ces contenus trompeurs stopintox.cm.
L’atelier a aussi permis un échange sur les stratégies communicationnelles des partis politiques, animé par Paul Mahel, expert en communication politique. Il a notamment évoqué les techniques d’influence et la communication ciblée sur les réseaux sociaux. À son tour, Roland Tsapi, éditorialiste de Balafon Média, a insisté sur l’importance d’une couverture journalistique impartiale et techniquement maîtrisée tout au long du processus électoral. Enfin, Junior Binyam, spécialiste de la communication institutionnelle, a encouragé les professionnels à faire preuve de rigueur dans la collecte et le traitement de l’information pendant cette période sensible.
Cette étape à Bafoussam marque un tournant essentiel dans la préparation des médias camerounais à affronter les défis liés à la présidentielle de 2025. Le projet Transmission s’engagera prochainement à Ngaoundéré, afin de poursuivre cette dynamique de renforcement capable de prémunir la presse nationale contre la désinformation pilotée.