Yaoundé, 4 juillet 2025 – Rédaction VP237
À moins de quatre mois du scrutin présidentiel prévu pour octobre, le paysage politique camerounais est en pleine effervescence. Si le RDPC, parti au pouvoir, attend toujours l’annonce officielle de la candidature de Paul Biya, les récents départs de deux de ses alliés majeurs dans le Nord ont enclenché une séquence de fragilité politique. En face, l’opposition, renforcée, s’organise dans l’ombre, et explore désormais la voie d’une candidature unique.
Au Palais présidentiel, une mobilisation discrète
Depuis le début de la semaine, Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, enchaîne les consultations à Etoudi. Il agit au nom du président Paul Biya, pour tenter de resserrer les rangs du camp présidentiel, ébranlé par les retraits successifs de Bello Bouba Maïgari (UNDP) et Issa Tchiroma Bakary (FSNC), tous deux désormais candidats déclarés à la présidentielle.
« Une élection n’est jamais gagnée d’avance », a-t-il déclaré aux responsables consultés, les appelant à rester « sereins, mobilisés et déterminés », notamment dans le Grand Nord, une région historiquement acquise au président Biya, mais désormais plus incertaine que jamais.
L’opposition avance ses pions, entre rencontres et stratégies
Pendant que le camp présidentiel tente de contenir la tempête, l’opposition s’active également. Bello Bouba Maïgari, nouvelle figure de la dissidence, reçoit tour à tour plusieurs leaders d’opposition dans sa résidence. Parmi eux, Joshua Osih (SDF), Mamadou Mota (MRC), et d’autres acteurs politiques ou figures de la société civile.
Si le contenu des discussions reste confidentiel, plusieurs sources évoquent des pourparlers autour d’une mutualisation des forces de l’opposition — une hypothèse longtemps évoquée mais rarement concrétisée dans l’histoire électorale du Cameroun.
« Il y a une volontĂ© claire d’éviter une dispersion des voix. L’opposition sait qu’elle ne peut gagner seule, elle rĂŞve d’un front commun », confie un analyste politique proche des cercles d’opposition.
Une reconfiguration inédite du paysage électoral
L’entrée en lice de deux anciens piliers du pouvoir, la fronde d’un militant du RDPC comme Léon Theiller Onana, et les doutes persistants autour d’une huitième candidature de Paul Biya, contribuent à brouiller les cartes à quelques jours de la convocation officielle du corps électoral.
Alors que le RDPC tente de préserver sa cohésion, l’opposition, pour une fois, semble consciente de l’occasion historique qui s’offre à elle. Reste à savoir si l’unité évoquée en coulisses pourra se traduire dans les urnes.
VP237 poursuivra sa couverture spéciale « Présidentielle 2025 » avec des analyses, des interviews exclusives et le suivi de toutes les alliances en cours.
