Le Cameroun traverse une période économique difficile marquée par une augmentation significative du coût de la vie. Les prix des produits de première nécessité, tels que le riz, l’huile, le sucre et la farine, connaissent une hausse constante, mettant à rude épreuve le pouvoir d’achat des ménages. Cette inflation, qui touche aussi bien les zones urbaines que rurales, est alimentée par plusieurs facteurs, notamment la crise économique mondiale, la fluctuation des devises et l’augmentation des coûts de transport.
Des ménages de plus en plus sous pression
Dans les marchés de Yaoundé et Douala, les consommateurs expriment leur inquiétude face à la montée des prix. « Avant, avec 10 000 FCFA, je pouvais faire des courses pour la semaine. Aujourd’hui, cette somme ne couvre même plus trois jours », confie une mère de famille rencontrée au marché Mokolo. De nombreux Camerounais sont contraints de revoir leur mode de consommation, privilégiant les produits locaux et réduisant leurs achats de viande, de poisson ou d’autres denrées devenues trop onéreuses.
Les salaires, quant à eux, ne suivent pas cette hausse des prix. Beaucoup de travailleurs peinent à joindre les deux bouts, tandis que les petites entreprises souffrent d’une baisse de la consommation. Les commerçants, de leur côté, justifient cette augmentation par le coût élevé du transport et des taxes, qui impacte directement le prix final des produits sur le marché.
Un secteur des transports affecté
L’inflation ne touche pas uniquement l’alimentation. Le prix du carburant a également grimpé, entraînant une augmentation du coût du transport urbain et interurbain. Les chauffeurs de taxi et de mototaxis se plaignent d’une situation devenue intenable : « Nous devons augmenter nos tarifs pour compenser la hausse du carburant, mais les clients ne veulent pas payer plus cher », explique un conducteur de taxi à Douala. Cette situation crée des tensions entre transporteurs et passagers, rendant les déplacements plus difficiles pour de nombreux citoyens.
Quelles solutions face à la crise ?
Face à cette crise, le gouvernement camerounais tente d’apporter des réponses. Des subventions ont été mises en place pour certains produits de base, et des discussions sont en cours pour limiter l’impact des taxes sur les denrées alimentaires. Cependant, ces mesures restent insuffisantes aux yeux des consommateurs, qui demandent des actions plus concrètes pour stabiliser les prix et protéger les ménages les plus vulnérables.
Les organisations de défense des consommateurs appellent à une meilleure régulation du marché et à un soutien accru aux producteurs locaux pour réduire la dépendance aux importations. En parallèle, certains économistes suggèrent une politique monétaire plus adaptée et des réformes structurelles pour favoriser une croissance économique inclusive.
Une mobilisation citoyenne croissante
Face à cette flambée des prix, des voix s’élèvent pour dénoncer l’inaction des autorités et réclamer des réformes économiques plus profondes. Sur les réseaux sociaux, de nombreux Camerounais partagent leur frustration sous les hashtags #VieChère et #PouvoirDAchat. Certains collectifs citoyens organisent même des pétitions et des manifestations pacifiques pour attirer l’attention du gouvernement sur la situation alarmante.
Alors que le pays approche d’une échéance électorale majeure, la question du coût de la vie devient un sujet central du débat politique. Les candidats devront proposer des solutions concrètes pour répondre aux préoccupations des citoyens et éviter une aggravation de la crise sociale. D’ici là, les Camerounais continuent de faire face à une réalité économique de plus en plus difficile, entre résilience et incertitude quant à l’avenir.