À moins d’une semaine de la clôture du dépôt des dossiers pour l’élection présidentielle d’octobre 2025, le candidat déclaré Christian Ntimbane Bomo interpelle Elecam sur le manque de clarté autour des conditions de participation au scrutin.
Yaoundé, 15 juillet 2025 – Le président exécutif du parti HERITAGE, Christian Ntimbane Bomo, candidat déclaré à la prochaine présidentielle, tire la sonnette d’alarme. Dans une déclaration publiée ce lundi, il dénonce le silence d’Elections Cameroon (Elecam) sur les modalités concrètes de constitution des dossiers de candidature.
Un processus électoral jugé opaque
Selon le juriste et homme politique, Elecam, organe indépendant chargé d’organiser les élections au Cameroun, devrait impérativement communiquer sur les conditions précises à remplir par les candidats. Notamment, les détails relatifs aux actes d’investiture pour les candidatures indépendantes, les modalités de légalisation, ou encore la définition exacte du statut de « parti non représenté », mentionné à l’article 121 du Code électoral, mais jamais clairement explicité.
« Il ne revient pas aux candidats de faire des recherches dans le Code électoral dont certains points sont imprécis », martèle Ntimbane Bomo.
Un risque de contentieux devant le Conseil constitutionnel
L’inquiétude est d’autant plus grande que trois des dix jours impartis pour le dépôt des candidatures sont déjà écoulés, sans que les directives pratiques n’aient été publiées. Le candidat alerte sur un risque juridique réel : sans précisions suffisantes d’Elecam, l’élection pourrait voir sa régularité contestée devant le Conseil constitutionnel.
Dans sa sortie, Ntimbane Bomo s’interroge : « Est-ce qu’un commissaire, un maire ou un officier de police peut légaliser un acte d’investiture au même titre qu’un sous-préfet ? »
Comparaison avec d’autres pays africains
Christian Ntimbane cite en exemple la Commission électorale indépendante de Côte d’Ivoire, qui a publié un communiqué clair sur les modalités de candidature à la présidentielle ivoirienne. Il regrette qu’Elecam, pourtant actif sur la sensibilisation autour de l’inscription sur les listes électorales, reste silencieux sur l’aspect le plus décisif du processus : les règles de participation.
Une exigence de transparence et d’équité
Le candidat du Parti HERITAGE exhorte Elecam à jouer pleinement son rôle d’arbitre électoral neutre et à publier d’urgence les informations manquantes, pour garantir l’équité et la transparence du scrutin présidentiel.
« À l’absence de toutes ces informations dans les délais de 10 jours pour le dépôt de candidature, cette élection encourt annulation lors du contrôle de sa régularité devant le Conseil constitutionnel », avertit-il.