Yaoundé, 24 août 2025 – L’homme politique et universitaire camerounais Vincent Sosthène Fouda est revenu sur les déclarations du philosophe Achille Mbembe, qui dénonçait récemment ce qu’il qualifie de « mauvais traitement » de la candidature de Maurice Kamto à la présidentielle.
Le cri d’alarme d’Achille Mbembe
Dans un entretien accordé à Vox Africa, l’historien camerounais, basé en Afrique du Sud, a estimé que la décision du Conseil constitutionnel de rejeter le dossier de l’opposant Maurice Kamto « illustre le caractère anormal du système politique camerounais ».
Mbembe a également lancé un appel fort à la libération des détenus politiques.
« Nous sommes dans un pays où la force tient lieu de parole. Donc Kamto dehors, des dissidents internes au parti au pouvoir en prison… Le jour de la libération du pays, il faudra procéder à la libération des prisonniers politiques, ils sont nombreux », a-t-il déclaré.
La réponse de Vincent Sosthène Fouda
Pour Vincent Sosthène Fouda, ancien candidat à la présidentielle et analyste politique, l’émotion suscitée par l’intervention d’Achille Mbembe est légitime. Il reconnaît que le philosophe « a nommé ce que beaucoup taisent depuis longtemps : le mal politique camerounais ».
Fouda estime toutefois que cette dénonciation doit s’accompagner d’un effort collectif pour sortir le pays de ce qu’il appelle « la spirale de l’exclusion politique et identitaire ».
Une accusation de « bamiphobie » en toile de fond
Le rejet de la candidature de Maurice Kamto a relancé le débat sur une supposée discrimination politique à l’encontre des Bamilékés, souvent désignée sous le terme de « bamiphobie ».
Certains analystes estiment que cette mise à l’écart s’inscrit dans une logique de marginalisation ethno-politique, tandis que d’autres dénoncent une instrumentalisation de la fibre communautaire dans le débat public.
