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Cameroun : Benjamin Zebaze accuse le RDPC d’exploiter le mauvais état des routes à des fins politiques

Douala, 22 août 2025 – Le journaliste et directeur de publication Benjamin Zebaze a vivement critiqué l’état des routes dans la capitale économique camerounaise, Douala. Selon lui, la dégradation des infrastructures routières ne résulte pas d’une simple incompétence, mais relèverait d’une stratégie délibérée qui profite aux responsables et militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).

Des routes transformées en « fonds de commerce »

Dans une sortie sur les réseaux sociaux, Zebaze dénonce ce qu’il appelle le « fonds de commerce » des élites politiques. Selon lui, les retards d’entretien et la gestion en mode urgence permettent de gonfler artificiellement les budgets, ouvrant ainsi la voie à des pratiques de corruption.

« Si les routes étaient régulièrement entretenues, il ne s’agirait que de petites réparations. Mais en les laissant se dégrader, surtout en pleine campagne électorale, les autorités créent une situation d’urgence qui justifie des marchés publics opaques et des surcoûts partagés entre responsables et entreprises complices », accuse-t-il.

Il cite l’exemple actuel de Douala où, selon lui, il faut parfois jusqu’à 12 heures pour quitter la ville, contre une trentaine de minutes en temps normal.

Une pratique ancienne

Pour illustrer son propos, le journaliste rappelle une anecdote vécue dans les années 1980 avec le redoutable chef de la police Jean Fochivé. À l’approche de la fête nationale du 20 mai, raconte-t-il, les commandes de tenues et d’accessoires pour la parade étaient volontairement retardées afin de forcer des opérations d’« urgence absolue ».

Des avions militaires étaient alors affrétés pour ramener le matériel depuis la France. « Ces vols servaient aussi à transporter passagers clandestins et marchandises diverses, à l’abri de tout contrôle douanier », affirme Zebaze.

Selon lui, cette logique d’improvisation volontaire et de gestion dans la précipitation est un mécanisme récurrent qui favorise la corruption au sein de l’administration camerounaise.

Un contraste avec l’ère Ahidjo

Zebaze oppose la situation actuelle à celle qui prévalait sous la présidence d’Ahmadou Ahidjo. À l’époque, explique-t-il, chaque municipalité disposait d’un service d’entretien doté d’engins lourds pour intervenir immédiatement dès l’apparition d’un nid-de-poule.

Il se souvient également que sur les routes non bitumées, les autorités faisaient régulièrement arroser la chaussée en saison sèche pour limiter la poussière et améliorer le confort des voyageurs.

« Sous Biya, ironise-t-il, on laisse la pluie arroser les routes défoncées en saison des pluies, comme pour tester la colère des usagers. Ces gens ne sont que des sadiques », conclut-il.

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