Publié le 25 août 2025 par VP237
L’universitaire camerounais Achille Mbembe s’est exprimé sur la situation politique du Cameroun dans le contexte de la présidentielle 2025, marquée par les contestations et l’exclusion de plusieurs candidatures de l’opposition.
« Une démarche trop tardive »
Commentant la requête d’Akere Muna devant le Conseil constitutionnel, visant à contester la candidature de Paul Biya, Mbembe estime que cette action arrive « trop tard ». Selon lui, elle n’est pas portée par un véritable mouvement populaire et ne s’appuie pas sur des luttes sociales propres.
« Ce n’est pas articulé à une démarche qui permet au peuple d’être lui-même engagé », affirme-t-il.
Des institutions « caporalisées »
Achille Mbembe va plus loin en dénonçant la mainmise du pouvoir sur l’ensemble des institutions du pays :
« Il n’existe pas au Cameroun une institution indépendante capable de conduire ou de concevoir des élections compétitives », constate-t-il avec amertume.
Selon l’universitaire, le pays vit sous un « phénomène de caporalisation de tout », empêchant l’émergence de mécanismes démocratiques crédibles.
Un peuple encore en attente de son réveil
Mbembe considère que les vrais enjeux dépassent la simple compétition électorale. Pour lui, le problème réside dans la construction d’un État qui, depuis la fin de la colonisation, s’est transformé en un « véhicule d’une guerre civile permanente », dont les populations restent les principales victimes.
« Le Cameroun se réveillera au moment où les communautés, le peuple camerounais, apprendra à se défendre. On n’y est pas encore », a-t-il conclu sur le plateau de l’émission Décrypter l’Afrique sur Vox Africa.